Château Macanan

Vue aérienne du Château Macanan (2006)

Château Macanan (1874)

Château Macanan (2009)

Repères historiques

"Macanan est le nom d'une famille noble qui possédait des fiefs en Médoc, à la fin du XVème et jusqu'au XVIIème. Cette famille avait le château Treulon à Bruges et des domaines dans la palud de Bordeaux, à Eysines et à Ludon ; puis elle "traversa" la Garonne et eût des terres à Meynac et à Baurech.

Il n'y a pas d'archives mentionnant le domaine de Bouliac, comme fief de cette famille ; cependant, les trois terrasses de trois cents mètres carrés aménagées sur le côteau nord de la vallée du ruisseau du Pian, et les trois bastillons qui les interrompent, à mi-distance du château et du chemin qui reliait autrefois l'église de Bouliac à celle de Latresne, font penser que ce domaine contrôlait la route du Port du Bastard à Carignan⁽¹).

Au début du XVIIIème siècle, Macanan appartenait à M. de Constantin, parlementaire ; il l'afferma en 1746 à un homme de loi, J.-B. Desnoues, qui était auparavant fermier de la maison noble de Lafourcade ou de Truchon (Luber-Chaperon). Le domaine passa par héritage à J.- F. de Bouzet, comte de Pézenas, qui le vendit en 1751 à P. Caze, médecin. A ce moment,le domaine consistait : en maison^de maître, chapelle, chai, écurie, cuvier, grange, parcs, courtieux, vimières, jardin, terres labourables, chenevières, vignes, prés et bois taillis. Au moment de la prise de possession, P. Caze constate que les vignes manquent "d'oeuvres (échalas) ; la maison d'habitation a une corniche en partie tombée et une autre qui menace ruine...puis il se transporte dans un petit parterre, bordé d'un vivier, où il y a une galerie en pierre, du côté de la maison, très ruinée et disjointe."

Au milieu du XVIIIème siècle, Bordezaux est dans une période de prospérité, et les bourgeois investissent dans des domaines campagnards. En 1778, Macanan appartenait à J.-J. Caze, héritier de P. Caze. Est-ce l' un ou l'autre qui a réparé ou reconstruit Macanan dans son état actuel ? A une date indéterminée, il fut acquis par A. de Cholet, trésorier de France, et en 1824, il appartenait à ses héritiers. En 1826, il appartient à Ch. de Belligny qui envisage de faire construire un portique et des petits ponts sur le ruisseau du Pian par G.-J. Durand en 1833. Ch. de Belligny ne donnera pas suite à ses projets architecturaux, qui lui semblent trop onéreux : par contre, il exécutera le projet de parc à l'anglaise que G.-J. Durand a dessiné en 1832. En 1848, F. Hervouet achète Macanan qui restera dans cette famille jusqu'en 1907. En 1925 le docteur Lacouture s'en rend acquéreur, actuellement⁽²⁾ il appartient à un établissement d'enseignement.

Le château a été bien restauré extérieurement : on lui a ajouté un escalier de secours métallique sur la face sud ; la cour, à l'est a été couverte d'une toiture légère, mais les bâtiments d'exploitation ont été assez défigurés par un bétonnage intense !

Le parc a été dessiné par G.-J. Durand en 1832 ; il a utilisé la source pur créer une pièce d'eau ; il est planté d'arbres d'essences variées, notamment des cèdres, au pied du côteau. Une large pelouse met en valeur la façade ouest du château, et une belle allée longe le mur sud passant sur deux ponceaux pour franchir le ruisseau du Pian. Hêtres, ormes, tulipiers, marroniers, ifs et platanes forment des ensembles harmonieux et agréables en toutes saisons.

Au pied du côteau, une importante source a été captée au fond d'une grotte naturelle ; un bel arc appareillé couvre l'entrée de cette cavité ; cette source alimente la pièce d'eau au sud de la maison.

(1) Il y a ici une petite erreur de localisation : la route du port de Bastard appartient à la commune de Latresne.

Remarque : En 1874, le domaine de Macanan est le quatrième producteur de vin de la commune avec 150 tonneaux derrière le château de Benonville (235 hl), et les châteaux de Vimeney et de Terrefort (200 hl).

La pièce d'eau alimentée par la source, à l'automne en 2009;