Château Palinois

ou

Domaine de la Vie

 


Vue aérienne du château Palinois (2006)





Repères historiques

Extrait de : Sur les traces de la traite des noirs à Bordeaux, Danielle Pétrissans-Cavaillès, 2004, page 72

 

 

"S'il ne fit pas de traite, Pierre de Kater, anobli en 1733, mit fièrement dans ses armoiries trois têtes de nègres surmontant un bateau !"

 

"En juillet 1813, les soeurs de Kater: Anne Agathe, veuve en premières noces de J.-B. Sermensan et Jeanne-Rose, épouse Duclos, vendent à J.-E. de Bonevin, le domaine de la Vie, à Bouliac. Elles en étaient propriétaires pour en avoir hérité de leur père, François de Kater, écuyer et négociant, qui en avait hérité de ses ancêtres ; ce bien était entré dans la famille par arrêt d'adjudication prononcé en faveur de Pierre de Kater, sur saisie immobilière, au préjudice de sieur François de la Vie, bourgeois et marchand Bordeaux, rendu au Parlement de Guyenne, séant à la Réole, le 11 septembre 1688. François de Kater avait épousé Jeanne Ménoire, et ils avaient eu quatre filles ; la famille faisait de fréquents séjours à Bouliac puisqu'on y a célébré le baptême de Charles Duclos, en 1778, et le mariage d'Anne-Agathe en 1789. Le XVIIIème siècle vit l'ascension sociale de très nombreux marchands et négociants, et au milieu du siècle , Pierre de Kater faisait partie de la loge maçonnique de l'Amitié avec P. Boyer-Fonfrède, E. Nairac, M. Bonnafé et de nombreux représentants de l'élite bordelaise. Il est vraisemblable que l'actuel château a été construit par François de Kater, pour justifier son titre d'écuyer.

Le 20 juin 2010, Hervé Sabot m'a communiqué les compléments suivants: François de Kater était juge de la chambre de commerce de Guyenne le 5 mai 1762 et troisième conseil de la Bourse en 1762; il est décédé à Bouliac, à Palinois, le 12 décembre 1808, ainsi que son épouse, Jeanne Ménoire, le 14 mars 1813.

En 1813,le domaine consistait en maison de maître, logement de cultivateur et tous bâtiments nécessaires à l'exploitation du jardin, allées, charmilles et marronniers, fontaine d'eau vive et vivier au-dessous, plus un pavillon bâti à la tête du vivier, avec les vignes, les terres labourables, les prairies et les bois, sa contenance étant de 16 hectares environ.

Il ne semble pas que l'édifice ait été modifié, bien qu'il ait changé de mains plusieurs fois au cours du XIXème siècle ; en 1874, il portait le nom de "Clos des Gravières", et on y cultivait toujours de la vigne ; en 1900, le domaine appartenait à E. Balzer, célèbre patissier bordelais...

De hauts murs et un portail en tôle épaisse ferment le domaine...

En 1865, le domaine fut acheté par un entrepreneur : J. Peccadeau; il a conservé le corps central, mais il a modifié les avant-corps latéraux, du côté nord, les transformant en pavillons polygonaux...

Complément: (1) On sait d'après Statistique Générale du département de la Gironde (E. Féret,1974) que le Clos des Gravières de J. Peccadeau produisait 70 tonneaux de vin rouge.

                            (2)  Le domaine a appartenu à la famille Soulignac jusqu'aux années soixante dont une partie est devenue le lotissement d'Epsom.

 Corps central de la façade nord avec ses deux petites ailes octogonales(1993)

Château Palinois : Façade sud à deux niveaux (1993)

Le château Palinois en hiver 2009
C'est la seule vue que l'on peut avoir actuellement car le domaine est clôturé par une épaisse haie qui interdit toute prise de photographie.
Au-dessus du portail : la  balustrade visible  a  fait disparaître les éléments en 8 reliés que l'on voit sur les photos de 1993.