Château Terrefort


Vue aérienne du château Terrefort en 2006

Repères historiques

"En 1530, Gaston Achard, écuyer, seigneur de Terrefort, demanda à son notaire de desser son terrier ; en 1535, François Achard , fit encore dresser un terrier, et en 1539, il passe un contrat pour travaux à sa maison noble de Bouliac. Puis André Blarin, chapelain de Bertrand de Lana, fit reconnaître Gaston Achard comme Seigneur de Terrefort. En 1749, Guillaume Labrunie, négociant de Bordeaux, rue Désirade, reconnaît ses devoirs féodaux sur une vigne avec pigeonnier, et glacière au-dessous, au lieu-dit "à Chaumeton" ; cette vigne fait partie du domaine de Terrefort, en 1791. En 1750, G. Labrunie fait reconnaître par le chapelain de Bertrand de Lana, son gendre, Guillaume Pechonnier, ou Pecholier, comme titulaire des droits et devoirs féodaux du domaine de Terrefort. Un plan du bourdieu fut dressé en 1764, "à la vue de la maison et des jardins" à la demande du chapître de Saint-André, qui voulait préciser la position d'une pièce de vigne "à la cotte".

A ce moment, le plan révèle que la maison se composait de deux corps de bâtiments rectangulaires, allongés d'est en ouest, séparés par une cour, et réunis par un degré adouci qui descendait à la "platteforme" située à l'ouest. Le document précise qu'en contrebas de la plateforme se trouve une pelouse avec : "le bassin d'un jet d'eau un peu négligé !"

Guillaume Pecholier habitait, en 1791, au numéro 15 sur le Grand Cours, paroisse Saint Louis des Chartrons, près de l'ancien Jeu de Paume. Ce jeu de paume, construit par les Laclotte, se trouvait dans l'immeuble portant le n° 29, cours de Verdun. Il vend un bien de campagne en excellent état à Jean-Elie Gautier aîné, négociant à bordeaux, place de la comédie ; ce bien lui appartenait : "comme l'ayant reçu en héritage en majeure partie de sa mère : Demoiselle Labrunie et le reste ayant été acquis ou échangé." Cette vente fut conlue le 8 octobre 1791. Le 3 mai 1791, G. Pecholier avait fait dresser par Laurent Bergerie, arpenteur-juré à Latresne, un plan de sa propriété, avec les différentes cultures, et le plan-masse des constructions. Le domaine consistait en maison de maître, divers bâtiments, allée d'agrément, vivier, jardin et vignes.

La maison de maître a, sur ce document, un plan en "U" ; on reconnaît la plateforme, le jet d'eau au centre d'un jardin à la française. Les deux corps de bâtiment de 1764 ont été réunis par un troisième corps. L'inventaire des meubles précise la disposition des pièces ; au rez-de-chaussée, un grand vestibule, salle à manger, salon, chambre à coucher et cuisine ; un pavillon avec escalier en pierre, "la chambre du nègre" avec belvédère au-dessus ; au premier étage, on trouve plusieurs chambres au couchant, une sur la cour, et une autre au-dessus de la cuisine.

Elie Gautier, qui devint pair de France, maria sa fille au baron Victor Travot qui fut maire de Bouliac et député de la Gironde. Le domaine passa ensuite par héritage à la famille Jurine. En 1890, il appartenait à Adhémar Saulanié de Sainte-Croix, et en 1906 à F. Lagrange, médecin, 1 rue d'Enghien à Bordeaux. Actuellement, le belvédère et peut-^tre le pavillon ont disparu. Une verrière recouvre la cour.

Les bâtiments d'exploitation, au nord et à l'ouest, de l'autre côté de la route, ont été vendus séparément.. Les terres de la palus sont en friche, seuls demeurent le vivier carré, et une charmille, dans une proprité voisine, le long de la route...

...Un système complexe de captage des sources au pied du château permettait d'avoir l'eau courante dans la maison ; d'alimenter le jet d'eau  et d'irriguer les jardins. Les canalisations étaient en terre cuite ; les propriétaires des anciens communs , au nord, ont cassé ces canalisations."

Complément : (1)En 1874, le château de Terrefort, propriété Jurine, produisait 200 tonneaux de vin rouge de palus.

                     (2)  Pour consulter le document concernant le baron Travot, cliquez ici : Baron Travot

                     (3) En 1824, sur le cadastre napoléonien, le domaine a une superficie de 60 hectares.

                     (4) Sur la carte de Belleyme, levée avant la Révolution, le domaine est porté sous le nom de Terrehort. Pourquoi ce nom s'est-il transformé ?

Cette question, je l'ai posée à Marie-José Brochard, spécialiste du département d'étymologie  au dictionnaire Le Robert .
 
Voici sa réponse

 Avant 1780, Terrefort c'était du gascon : le f- étymologique devient h- en gascon, particularité qu'il a en commun avec l'espagnol : lat. farina donne en espagnol et en gascon harina...
Donc, avec la Révolution et la langue unique plus les relevés topographiques commandés par Napoléon, ton Terre
hort est devenu Terrefort.
 

Calque du plan dressé à la vue de la maison et des jardins en 1764 (En bas, route Floirac_Latresne)

Le baron Travot, propriétaire sous Napoléon III


En bas : Le chemin de Latresne à La Bastide

Plan de la propriété de G.Pecholier en 1791


".






Façade ouest et le portail

sur la route de Latrene

(1993)










Façade est, tournée vers l'église  (1993)
 

Façade nord (1993)

Bâtiments d'exploitation, route de Latresne (1993)

La maison du régisseur (1993)