Les cimetières de Bouliac

Vingt siècles d'histoire ... au moins !

 

 


Vue aérienne du cimetière actuel (2010)


Début du XXème siècle: L'ancien cimetière autour de l'église, avec son mur d'enceinte et la grande croix que l'on peut voir, aujourd'hui,  à gauche de l'entrée du cimetière actuel .
Photographie offerte par Jeanine Briat.
Un siècle sépare ces deux images !


Le mur d'enceinte du cimetière (fin XIXème siècle) se terminait au niveau du bar de l'Espérance qui appartenait à la famille Serre.  Le mât incliné correspond à la terrasse couverte actuelle du Café de l'Espérance;

Le portail d'entrée du cimetière (2010) construit en 1929; c'est une copie de celui du cimetière du Père-Lachaise à Paris, représenté ci-dessous.

 

 

Une  bien curieuse croix ! On la devine à l'extrémité de l'abside, dans l'ancien cimetière. (carte postale en haut à, gauche)

Arrivée d'un enterrement au cimetière du Père-Lachaise en 1837

 

Branche gauche

 

 

Branche droite

Curieuse inscription : "Erigé le 3 juin 1826", avec renversement du R de érigé,

du j et du n de juin !

C'est vraisemblablement une croix de "pauvres", peu coûteuse. En effet, à cette date, les croix qui ornaient les cimetières étaient forgées par le ferronnier et présentaient une décoration variée et souvent d'une grande élégance. Au 19ème siècle, la croix en fonte coulée, qui exigeait plusieurs spécialistes(menuisier, mouleur, fondeur, polisseur remplaça la feuille de fer découpée par le ferronnier . Au coût de ce travail il fallait ajouter celui du métal : en 1859, 100 kilogrammes de fonte valaient 50 francs !

Repères historiques relatifs aux cimetières

Depuis des millénaires, les hommes ont inhumé les corps des morts dans des lieux caractéristiques, des nécropoles,  afin de les protéger de tout prédateur, animal ou humain. A l'époque de la domination romaine, à Bordeaux et dans  les campagnes, les corps étaient enterrés ou incinérés dans des nécropoles éloignées des habitations, soit dans les champs, soit en bordure des voies de communication. A Bouliac, nous n'avons nulle trace de ces nécropoles primitives.

Au IVème siècle, l'Eglise fit naître des attitudes nouvelles concernant les corps humains : elle déclara que le corps n'est rien mais elle imposa leur respect et encouragea des pratiques d'inhumation marquées par la simplicité sans intervenir sur les lieux de ces inhumations. Au IXème siècle, elle définit une liturgie des morts , toujours sans s'intéresser de façon précise aux lieux devant recevoir les corps : l'inhumation se faisait dans des lieux privés, au bord d'un chemin, au pied d'une croix, dans un bois, au milieu d'un champ. L'enterrement était déterminé par les volontés personnelles, seul ou en famille. Ces corps dispersés dans la nature n'ont, eux aussi, laissé aucune trace. Jusqu'au 18ème siècle, pratiquement tout défunt était inhumé en pleine terre  dans une fosse individuelle ou commune, sans édifice ni inscription. Au 19ème siècle, seuls les cadavres de la fosse commune restaient anonymes.

Une nouvelle étape débute avec l'autorisation par la papauté de l'inhumation ad sanctos c'est à dire près des reliques d'un saint ou dans une église ( Cest une ordonnance de mars 1776 qui mit fin à l'inhumation dans les églises).  Comme ces lieux privilégiés ne pouvaient accueillir tous les corps, une sélection se mit en place, fondée sur la richesse : seules les familles riches pouvaient payer pour un emplacement dans ces sanctuaires. Ainsi, au moyen âge  est naît la pratique des concessions réservées à des privilégiés. Les corps des pauvres, des indigents étaient repoussés  hors des murailles de la ville, ou loin de l'église.

Les cimetières que nous connaissons aujourd'hui sont nés avec  Boniface VIII (pape de 1294 à 1304). En effet, il préconisa l'inhumation dans le terrain sur lequel s'élevait l'église de la paroisse. C'est donc à lui que nous devons le porge de Bouliac (porge vient du mot gascon bogio signifiant cimetière. On rencontre souvent  ce mot dans des textes anciens concernant Bouliac conservés aux Archives Départementales de la Gironde :
1470-1496
  Jean Gassias, de Sainte-Colombe, sur maison dans la paroisse de Bouliac, appelée au Porge.
1512-1557
 —
 Guillaume de Malus, héritier de Blanche Vacquey, au Porge de Bouliac.
XIVe siècle
 Nombreuses reconnaissances aux lieux dits: La Ruade, La Caussade, Campmarguey, Parsmo, Cabirac, Pardaillan, Le Bug, Tryoys sous la côte de l'église devant la mer (1388), Le Porge, La Grand-Peyre, Le Casteret, etc
XVIIe siècle
—  Liste de lieux dits de la paroisse de Bouliac : au Puch du Porche, à la Rivière de Condat, etc.
1738 — pour une vigne à Bouliac, lieu dit au Puch du Porge, anciennement à Casau Couley, près du chemin qui va de l'église de Bouliac à la maison noble de Macanan (13 septembre 1738; fol. 151).

Ainsi, au XIVème siècle, chaque paroisse devait posséder son église entourée de son cimetière qui était un lieu sacré lorsqu'il avait reçu la bénédiction d'un évêque. Les rites de bénédiction sont décrits de façon très détaillée. Pour préparer la bénédiction, les villageois taillent des croix en bois de taille humaine et les plantent dans les quatre coins et le centre du cimetière. Le jour de la bénédiction, ils déposent des bougies devant les croix et récitent des prières devant la croix centrale. L'évêque avance entre les croix et asperge la terre d'eau bénite puis une messe réunissait les villageois. Dès lors, le cimetière (le dortoir des morts) était sanctifié, protégé et libéré du mal et sa terre pouvait accueillir les corps des chrétiens. Mais, aller dans le "dortoir des morts" avait ses conditions ! Etaient exclus les enfants non baptisés ( ils étaient inhumés à l'extérieur sous la haie ou près du mur d'enceinte), les comédiens, les concubains, les suicidés (souvent inhumés face contre terre et devant la porte du cimetière, ce qui les condamnait à être éternellement écrasés par les pieds de leurs proches, à moins que la famille ait pu prouver leur aliénation mentale pour leur éviter cette condamnation infamante), sans oublier, bien évidemment, les protestants et les juifs. Mais être catholique n'était pas suffisant , il fallait être bon catholique et cette qualité était laissée à l'apprécition du curé !

L'église entourée de son cimetière formait un lieu de paix et d'asile. Il fut souvent envisagé de les clôturer par des murs pour séparer l'espace sacré de l'espace profane de la paroisse. Mais ces constructions étaient rares parce que fort coûteuses. A partir du XVIIème siècle, ces délimitations se répandirent et les cimetières devinrent le lieu essentiel de la communauté chrétienne. Pour participer à la messe, les paroissiens traversaient le cimetière sans se recueillir sur les tombes, cette pratique n'est apparue que plus tardivement.

On peut considérer que du XIIIème au XVIIIème siècles, le cimetière, lieu sacré, n'était pas un espace figé et silencieux mais, bien au contraire un espace fréquenté et animé, les villageois vivaient avec les morts. On y cueillait des fruits, on y fauchait l'herbe pour nourrir les animaux, les lavandières y étendaient le linge au retour du lavoir; les porcs fouillaient la terre de leur groin à côté des vaches, boeufs,  moutons et chèvres et des poules. Personne ne s'en plaignait. Certains allaient même y soulager des besoins pressants comme nous le dira l'abbé Pareau qui a terminé sa carrière à Bouliac, à la fin du xIXème siècle. Mais à leurs risques et périls car selon l'Evangile des Quenouilles (texte anonyme de 1475 environ)  ces pratiques pouvaient être punies d'une apoplexie.

On dansait aussi dans les cimetières malgré les menaces d'excommunication du concile de Rouen (1231). Les marchés et les foires avaient lieu devant le cimetière (ce fut le cas à Bouliac : pendant les travaux de construction de la première mairie, la foire aux bestiaux eut lieu à côté du cimetière, sur l'ctuelle place Chevelaure) et les affaires sérieuses se concluaient entre les tombes, à l'abri des oreilles indiscrètes. Même les prostituées pouvaient y cacher leurs activités! Lisez cet extrait du Grand Dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre Larousse :" Au moyen âge, les cimetières étaient (qui le croirait ?) des lieux de prostitution nocturne, et un concile d'Espagne défendit aux femmes d'y passer la nuit." Dans certains cimetières, les dimanches et jours de fête, on se rassemblait pour jouer aux quilles, au palet, en blasphémant le nom de Dieu et, souvent, le vin ayant échauffé les esprits, les jeux laissaint place aux querelles et aux coups. Les interventions de la police avaient peu d'effet parce que la proximité des morts n'était pas vécue par les vivants comme elle l'est actuellement. C'est au XIXème siècle que le cimetière est devenu, par une lente évolution des esprits, un lieu de culte, de silence, de recueillement et d'intimité des vivants avec les disparus.

En mai 1791, une loi imposa, à chaque commune,  l'entretien d'un cimetière public payé par le budget communal. Simultanément, apparut une tendance nouvelle : les vivants souhaitaient être enterrés individuellement ou avec les membres de leur famille. Les plus riches se mirent à construire des monuments ce qui exigeait des espaces étendus et sains. Un décret impérial du 12 juin 1804 organisa la création des nouveaux cimetières et ce décret est considéré comme l'acte de naissance du culte des morts que nous vivons actuellement: la gestion administrative et policière des cimetières fut retirée à l'Eglise et confiée à l'autorité des maires, le texte précisant qu'ils devaient assurer "le respect dû à la mémoire des morts". Je donne ci-dessous la copie intégrale de l'article du Grand Dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre Larousse car il analyse en profondeur tous les aspects de ce décret relatifs à la police des cimetières.

On notera :
(1) une ambiguïté de ce décret : il interdisait d'inhumer ailleurs que dans les cimetières tout en autorisant les ensevelissements dans les propriétés privées hors de la cité et à distance. Cette déficience permit aux plus riches des communes de posséder une tombe avec chapelle sur leurs terres tout en restant sous l'autorité de l'Eglise.
(2) que les cimetières devaient être entourés d'un mur d'au moins deux mètres de hauteur pour éviter les nuisances des animaux sauvages. On peut deviner, derrière cette exigence d'hygiène publique, la volonté de bien marquer la frontière entre l'espace des morts et celui des vivants.
(3) que l'entrée au cimetière était payante pour une grande partie des habitants qui pouvaient acheter une concession perpétuelle ou temporaire, la perpétuité , plus couteuse, étant le privilège des plus riches ; les plus pauvres ne pouvaient prétendre qu'aux sépultures communes. Cette hiérarchie rappelle celle du temps où le seigneur était inhumé dans l'église, le paysan autour de l'église et le pauvre dans la fosse commune. La multiplication des demandes de concessions perpétuelles conduisit à la création de concessions trentenaires pour des tombes moins encombrantes que des caveaux.

Ces cimetières extra-muros sont, actuellement, dans des quartiers des villes qui ont connu une forte expansion au cours du XXème siècle.

Ce décret entraîna des innovations : désormais, l'inhumation devint individuelle, dans une fosse personnelle, ce qui provoqua la disparition de l'inhumation par juxtaposition (2 fosses accolées) ou par superposition de plusieurs corps dans une seule fosse. Un délai de 5 ans était imposé pour l'utilisation d'une fosse pour une nouvelle inhumation, ce qui exigeait un cimetière de grande étendue. Mais l'innovation la plus importante, c'est la fin de l'emprise religieuse sur ces nouveaux cimetières :"chaque citoyen a le droit d'être enterré quelle que soit sa race ou sa religion". Les mécréants (les juifs, les protestants qui n'accordaient aucune importance au lieu de leur sépulture et réfutaient le culte des morts; la Révolution donna aux protestants leur droit à une inhumation sans discrimination. Mais, il fallut attendre la loi publiée le 14 novembre 1881 pour connaître la laïcisation définitive des cimetières : théoriquement, le cimetière était un lieu un lieu de repos éternel neutre et réservé à tous), les excommuniés, les comédiens et les pauvres pouvaient, désormais,  entrer au cimetière sans passer l'accord du curé. Des difficultés surgirent : beaucoup de familles refusèrent d'inhumer leurs proches dans un lieu privé d'édifice religieux. L'Eglise exploita leur opposition et fit du cimetière l'objet d'une campagne virulente. Cette campagne fut menée à Bouliac  par l' abbé Pareau lorsque le déplacement du cimetière entourant l'église fut imposé par l'autorité préfectorale (voir plus bas l'histoire de ce déplacement). Seules les croix monumentales à l'entrée ou au centre du cimetière rappellent rappellent l'omnipotence de l'Eglise sur les cimetières.

L'ancien cimetière de bouliac

Représentation approximative du mur d'enceinte de l'ancien cimetière

La plus ancienne mention, dans les  archives communales, date du 22 mai 1834. On y lit qu'il faudra procéder à "l'enlèvement des terres du cimetière qui encombrent le contour de l'église qui la rendent malsaine."

Le 7 juillet 1850, sur proposition d'un des membres du conseil, il est décidé que "M. Papon ...présentera un plan et un devis ayant pour objet d'enceindre le cimetière d'un mur de un mètre soixante six centimètres au dessus du sol." Le 18 août 1850, "le conseil reconnaît l'urgence de donner satisfaction à la loi qui prescrit aux communes d'enceindre de murs les cimetières et délibère qu'une somme de 1 200 francs sera retirée du trésor par les soins de M. le Maire et employée à cet usage."

Le 10 novembre 1850, le plan et le devis, de 1290 francs, préparés par M. Papon sont adoptés et que l'adjudication des travaux sera faite dès que l'autorisation nécessaire aura été obtenue de M. le Préfet et que les travaux seront immédiatement commencés après cette autorisation.

Le 5 février 1851, les travaux à réaliser sont adjugés à M. Boudet et le 9 février le conseil met en place des mesures de surveillance efficace sur l'exécution de ces travaux : "dès l'instant où les travaux seront commencés MM. les conseillers municipaux se rendront individuellement sur les lieux aussi fréquemment qu'ils le pourront et que chacun après l'inspection qu'il aura faite tant des matériaux que de la manière dont ils seront employés, portera à la connaissance de M. le Maire tous renseignements et toutes observations qu'il serait utile de lui communiquer dans l'intérêt de la bonne confection des travaux. En outre, il est proposé de demander à M. Papon la confection de deux portes en fer qui donneront accès dans le cimetière. Mais, le maire fait remarquer qu'il n'appartient pas au conseil de désigner les ouvriers qui exécuteront les travaux et qu'une intervention officieuse  "aurait ses difficultés et ses inconvénients.

Dans sa séance du 9 mars 1851, le conseil apprend que des difficultés ont été signalées par M. Boudet, difficultés liées à "la mobilité du terrain sur lequel le mur d'enceinte doit être bâti en partie". Cette mobilité impose de "porter sur divers points la profondeur des fondations à 1 mètre au lieu de 33 centimètres comme le veut le cahier des charges." Pour examiner la pertinence de cette modification, le conseil décide de se "transporter sur les lieux". Après cette visite sur les lieux, "le conseil reconnaît que sur une étendue d'environ 30 mètres le mur devant être construit sur la place qu'occupaient autrefois des douves larges et profondes, il devient indispensable d'augmenter la profondeur des fondations. Qu'il est nécessaire aussi de faire murer l'ancienne ouverture du cimetière et que la maçonnerie nécessaire pour ces deux objets peut atteindre 60 mètres carrés, lesquels à 5 f 50 le mètre carré, prix porté au cahier des charges, couteraient la somme de
330 f."

Cet épisode de la construction du mur d'enceinte s'achève le 11 mai 1851 par la réception des travaux après "avoir entendu le rapport des membres délégués...". Le cimetière qui entoure  l'église est, à cette date, entouré d'un mur d'enceinte percé de deux portes en fer.

Voici ce qu'en dit l'abbé Pareau à la fin du XIXème siècle : "une simple haie clôturait à cette époque le cimetière, ce dortoir bénit où reposent les générations chrétiennes qui se sont succédé sur cette paroisse. L'administration Travot la remplaça par le mur actuel, en 1851. Il mesure 234 m. 15 cent. : il a coûté
1, 517 fr. 60c."

 

Cinq ans plus tard, le 10 février 1856, le conseil fixe les conditions d'attribution de concessions "à titre onéreux"  et uniquement à perpétuité. Le terrain concédé sera payé au prix de cinquante francs le mètre carré. La séance du 30 mars 1856 revient sur la décision précédente en précisant que "les dites concessions, conformément à l'article 3 de l'ordonnance du 6 octobre 1843, seront ou perpétuelles, ou trentenaires ou temporaires." Les prix de ces concessions seront les suivants : le mètre carré sera payé cinquante francs, vingt francs, dix francs pour les concessions perpétuelles, trentenaires et temporaires.

Trois mois plus tard, le 7 mai 1856, Jean Castaignet propriétaire à Bouliac présente une demande de concession à perpétuité pour un terrain de trois mètres de longueur sur trois mètres de largeur "destiné à la sépulture privée des membres de la famille du dit Jean Castaignet et de ses descendants." Cette demande est acceptée le 8 mai , la somme due devant être versée à parts égales à la commune et au bureau de bienfaisance de la commune.

 

Le conseil municipal n'imaginait pas que l'abbé Pareau, avec sa fougue verbale habituelle, allait bientôt donner de la voix dans un chapitre de son histoire de Bouliac intitulé Le tombeau Castaignet (page 38). Lisons-le.

 "Cette concession, la première en date, se trouve sur le côté sud. Elle est bâtie, et les grilles sont scellées dans le mur de l'Eglise, qui forme le quatrième mur du caveau. Dans ces conditions, le tombeau Castaignet constitue une grosse illégalité.

Les murs des édifices publics sont inaliénables, et l'administration Travot a aliéné, même gratuitement, le mur de notre église.

Pour donner à ceux qui en ont la charge toute facilité de restaurer les églises, le ministère des Cultes exige autour un sentier. L'administration-Travot l'a supprimé.

La loi tient tellement à ce sentier de ronde que le même ministère des cultes a reconnu, le 16 mars 1877, que son établissement constitue, s'il y a lieu, un motif suffisant d'expropriation. Le maire actuel peut donc déplacer le tombeau.

L'héritier de J. Castaignet ne peut invoquer la prescription : les édifices publics sont imprescriptibles. Si haut que remonte l'acte du maire qui a cru pouvoir les alièner, ils n'en restent pas moins libres de tout lien, et toute construction privée qui s'adosse à eux, viole la loi, et doit être démolie.

L'héritier de M. Castaignet ne peut non plus réclamer une indemnité. La commune n'a que le devoir de démolir et de reconstruire à ses frais le tombeau dans une autre partie du cimetière, et d'y transférer les restes mortels qu'il renferme.

Le déplacement de ce tombeau permettrait de prolonger la seconde sachristie jusqu'au clocher, de faire de ce nouveau bâtiment un dépôt des chaises et, par suite, en ouvrant la grande porte du clocher, de donner à l'enceinte sacrée, les jours de fête, une étendue plus vaste, un air, en été, plus pur, plus abondant, de restaurer enfin le portail, si beau, mais si tristement mutilé."

On remarquera que ce texte est postérieur à 1877, puisqu'il cite une décision ministérielle du 16 mars 1877. Compte tenu du fait que l'abbé Pareau fut installé curé de Bouliac le 23 juillet 1876, on comprend que sa colère se situe dans les années quatre-vingt, période qui nous le verrons plus loin, déchaîna ses positions antirépublicaines.

L'abbé Pareau nous fait connaître que l'idée de déplacer le cimetière est née à la suite de la demande du préfet et que,  le 21 février 1862, le conseil a émis le voeu que cette translation ne soit pas ordonnée en donnant les arguments suivants : Le cimetière est spacieux relativement à la population, il est situé sur un plateau élevé, découvert, exposé à tous les vents, particulièrement à ceux de la mer ... par conséquent sans aucune influence sur la salubrité publique. L'abbé Pareau fait alors entendre sa position,accompagnée d'un poème  qui permet de comprendre toutes les difficultés qui vont surgir lorsque le déplacement du cimetière va s'imposer naturellement par sa saturation.  "Ces raisons sont absolument vraies. Mais combien d'autres, tirées de l'ordre moral et chrétien, vous engagent, habitants de Bouliac, à ne jamais permettre le déplacement de votre cimetière."

Au sortir de l'église,
Comme un essaim pieux,
La foule se divise
En tous sens, dans ces lieux.
 
Où l'amour l'appelle,
chacun va lentement,
"Pitié ! pour lui, pour elle,
"Mon Dieu,
cest mon enfant.
"Dans le bonheur suprême
"Qu'il monte près de toi,
"Celui que toujours j'aime !...
"C'est le cri de ma foi".
 
En venant au village
Pour ses besoins divers,
Chacun dépose un gage
aux tombeaux toujours chers.
La veuve désolée,
Son enfant à la main,
Voyant le mausolée,
S'écarte du chemin.

 

"Ton père, ici repose ...
"Il t'aimait tendrement
"De ta bouche de rose,
"Dieu l'a pris, mon enfant.
"Tiens cette fleur éclose,
Pose- la doucement...
"Ton père, ici repose
"Dieu l'a pris, mon enfant.
"Mais la nuit déjà tombe
"Du ciel du ciel serein ;
"Baisons, enfant, la tombe...
Nous reviendrons demain."
Là, dans le sanctuaire,
Nuit et jour, Jésus vit,
Unissant sa prière
A tout
coeur qui gémit.
Son sang, fleuve de grâce,
Coule en ce temple saint ;
Aux feux brûlants il passe
Pour venir à Jésus,

 

Voyant, aucun n'oublie ;
Voyant, on peut prier,
La tombe, ailleurs ! folie
C'est vouloir oublier.
Cet oubli est coupable ;
Prier est un devoir,
L'amour est plus durable
au tombeau qu'on peut voir.
Je veux dormir moi-même,
Là, mon dernier sommeil,
Près de Jésus que j'aime,
Jésus, le Bien
suprème ,
Jésus, divin soleil.
La visite est moins rare
Au mort, s'il est voisin ;
Le
coeur est moins avare ;
La foi toujours le pare ....
La tombe est un écrin.

Je suis prêt à soutenir que l'abbé Pareau n'a rien fait pour favoriser la création du nouveau cimetière !!!

Le 14 mai 1862, le conseil prend connaissance d'une lettre du préfet par laquelle il invite la commune à voter les fonds nécessaires pour opérer la translation du cimetière hors du village et de l'église. Il est décidé de demander de ne pas ordonner le déplacement du cimetière en soulignant qu'il est spacieux relativement à la population, qu'il n'est pas entouré de constructions, "qu'il est situé sur un plateau élevé, découvert, exposé à tous les vents et particulièrement à tous les vents  et particulièrement à ceux de la mer que rien n'intercepte...", sans oublier de rappeler au Préfet qu'il avait, antérieurement, autorisé d'entourer le cimetière de murs pour une dépense de 1500 francs.

Le 12 décembre 1871, le conseil décide de mettre un peu d'ordre, dans le cimetière ! Accorder des concessions est souhaitable "mais il voudrait que ces concessions fussent faites avec un certain ordre afin que les tombes fussent toutes dans le même sens et présentant un aspect de régularité. Il est donc décidé que l'allée de 2,50 mètres  qui suit le mur du cimetière sera maintenue, et que les concessions ne pourront avoir plus de trois mètres . "... en un mot, que du mur
il y aura à l'extrémité de la concession une longueur totale de cinq mètres cinquante."

Mais où est le corps du défunt ? Pour répondre à cette question il faut attendre le 10 novembre1872. A cette date, le fossoyeur a reçu des ordres: chaque sépulture portera un numéro d'ordre qui sera "répété sur un livre entre les mains de Monsieur le Secrétaire de la Mairie de sorte que il sera dorénavant permis dans le cas d'un transport de justice ou de tout autre cause, de pouvoir désigner d'une manière positive , le lieu ou tel individu a été enterré."

Le 14 novembre 1886, le conseil décide de faire "obligation aux concessionnaires de clôturer par une grille de fer les limites de la concession.

Le 15 mai 1887, le conseil constate que les limites du champ commun et celles des propriétés particulières ne sont pas reconnaissables. Il décide donc que chaque concessionnaire "devra faire poser quatre barreaux aux quatre coins et ces quatre barreaux seront reliés entre eux par une double bande en fer, une en haut et une en bas, de cette façon la limite des terrains concédés sera parfaitement limitée. Réduite à ces conditions une barrière ne sera pas une dépense."

 

 

Le 16 novembre 1890, M. Boulluguet Eugène est chargé de négocier l'achat d'un terrain pour y établir le futur cimetière car "de trop nombreuses concessions"  réduisent chaque année la capacité du cimetière.

Le 29 novembre 1896, le conseil fait état de la nécessité de faire dresser un plan du cimetière car il constate des insuffisances importantes dans sa gestion : "la date où les concessions prennent fin, la place disponible et jusqu'à la date où sont faites les inhumations dans la partie commune du cimetière."

Dans la séance du 6 mars 1897, M. Rambaud "se plaint que le caniveau qui longe le mur du cimetière du côté du levant est en très mauvais état et que les habitants d'en face y mettent toutes sortes de débris ; c'est d'abord très sale et cela peut devenir un danger pour la santé publique."
Remarque : M. Rambaud était bien placé pour se plaindre car le mur du cimetière du côté du levant fait face à sa maison !

Le 9 juillet 1899, le conseil souligne que le cimetière "déjà petit se restreint chaque année davantage par suite des concessions à temps ou à perpétuité consentis aux habitants de la commune." Alors, pour en diminuer le nombre, il décide de relever le prix des concessions : "Le prix du mètre carré ... est fixé à vingt francs pour une concession de  de quinze ans, trnte francs pour une concession de  trente ans, cinquante francs -comme par le passé= pour une concession perpétuelle.

On notera qu'il n'est nullement question de chercher un terrain plus important pour y établir un cimetière plus accueillant pour les moins aisés de la commune !

Le nouveau cimetière

Le coup d'envoi ! Tout commence le 3 février 1901 quand M. Prou, devant le conseil complet "propose de changer le cimetière de place". On notera deux détails révélateurs : tous les conseillers sont présents, le vote a lieu au scrutin secret, qui indiquent l'importance de cette décision. On notera également que trois conseillers ont voté contre ! La réalisation de ce projet allait demander beaucoup de temps, beaucoup d'efforts et beaucoup de tension dans la commune, car il n'est pas facile de déplacer "le dortoir des morts" !

 

Le 27 mai 1901,la commission de sept membres indiqués ci-contre, tous les conseillers étant présents, fait connaître son rapport. Deux séances de travail ont eu lieu. La première a étudié trois terrains pouvant être retenus appartenant à Mademoiselle Esper, à M. de Laulanié et à M. Prou.

Dans la seconde réunion, la commission a pris connaissance des réponses de ces trois propriétaires. Mademoiselle Esper demande 5000 francs du journal et une concession perpétuelle pour un caveau. M. de Laulanié demande également 5000 francs et "Monsieur Prou ne veut pas vendre son terrain".

Je souligne la position  adoptée :" Votre commission a décidé de vous communiquer les résultats de ses travaux, sans engager ni conseiller aucune décision, voulant laisser à chacun dans cette question si grave une liberté et une responsabilité complètes". Cette position indique bien la gravité de la situation que nous avons déjà signalée : il n'est pas facile de déplacer "le dortoir des morts" !

Enfin,  la commission indique que le cimetière ne pourra accueillir dans les mois à venir que cinq caveaux et 100 places pour les fosses.

Dans sa séance du 25 août 1901, le conseil reprend" la question du cimetière. On y apprend que le terrain de Mademoiselle Esper est couvert de drainages, ce qui le rend impropre à l'implantation d'un cimetière. Cet emplacement est alors rejeté par le conseil.

 

Le conseil propose ensuite, à l'unanimité, d'adresser à M. Prou une lettre lui demandant de revenir sur sa décision de ne pas vendre un journal de terrain au coin du chemin de Robardeau, en signalant, pour terminer, qu'il est "le promoteur" des difficultés que rencontre la commune. A cette demande, M. Prou répond par un refus formel de vente et souligne que "S'il a proposé de le (cimetière) déplacer, c'est pour le mettre dans un endroit isolé, non pas pour le laisser encore dans le bourg, ce qui serait s'il vendait un journal au coin de Robardeau."

L'affaire va prendre un tour nouveau lors du conseil du 10 août 1902, M. Prou étant absent "pour cause de maladie" (!). M. Serre ayant demandé par lettre  l'état de la question du cimetière "et si la translation va se faire prochainement", le maire C. Hostein informe les conseillers de la proposition faite par Maurice Bouluguet "de vendre sa prairie du chemin de Mallus pour le prix de 1500 francs se réservant en outre un emplacement pour s'y faire construire un caveau." M. Grégoire fait alors remarquer que la propriété dont M. Prou avait refusé la vente appartient actuellement à M. le maire et lui demande de vendre ce terrain à la commune. Ce dernier déclare qu'il "s'inclinera devant le désir du conseil" tout en faisant soulignant qu'en achetant le terrain de Robardeau son intention était de "morceler la propriété et d'y provoquer la construction de chalets dans le genre de ceux qui se bâtissent de toutes parts dans la banlieue de Bordeaux".

Remarque : Les registres municipaux ne nous disent pas ce que le conseil a pensé de cette première tentative d'urbanisation à Robardeau, au profit du maire !!!

Sur proposition de M. Grégoire, il est décidé que la commune sera consultée sur l'emplacement du nouveau cimetière. Chaque chef de famille aura une voix, les veuves étant considérées comme chef de famille : "De cette façon, la majorité sera satisfaite car de vouloir contenter tout le monde il n'y faut pas songer." Avant ce referendum communal,  trois emplacements seront soumis à l'examen du Conseil d'hygiène : celui de Robardeau, celui de M. Bouluguet et celui de Mademoiselle Esper.

Hélas ! Hélas ! Par lettre du 16 août 1902 le Préfet fait observer "que le referendum auquel le conseil municipal se propose de recourir directement serait une mesure inutile  en même temps que contraire à la loi." et propose la procédure suivante : la commune désignera les trois emplacements, le Conseil d'hygiène examinera les lieux retenus et donnera son avis sur les avantages et inconvénients de chacun d'eux et le Conseil arrêtera son choix sur un des trois emplacements. Après ce choix, le préfet ordonnera une enquête de commodo et incommodo au cours de laquelle les bouliacais pourront formuler leurs observations sur lesquelles le conseil pourra délibérer.

Le 8 janvier  1903, le conseil municipal prend connaissance du rapport du Conseil d'hygiène. Il y est dit que le terrain de Mademoiselle Esper, le plus éloigné des habitations, à 260 mètres du bourg "est de beaucoup le plus convenable d'abord à cause de son plus grand éloignement et au nord du bourg et ensuite par la nature siliceuse des terrains de toute la partie haute de l'emplacement. Mais il faudrait exclure du nouveau cimetière toute la partie basse contenant un sous-sol argileux qui retiendrait l'eau dans les fosses." Les deux autres emplacements sont rejetés en raison du sol argileux pour l'un, de sa proximité du bourg
(45 mètres), de sa position sud et de sa retenue des eaux pour l'autre.

Le Conseil d'hygiène ajoute que la moyenne annuelle des décès dans les dix dernières années ne dépasse pas le chiffre 13 et par conséquent, une étendue de 3200 mètres carrés serait suffisant si "l'habitude  d'acheter des concessions à perpétuité et d'y faire construire des caveaux tend à se développer de plus en plus. Il propose donc au conseil municipal de faire l'achat d'une étendue de 4 000 mètres carrés.

La question du nouveau cimetière est-elle réglée ? Hélas ! non. Les choses vont se détériorer considérablement. Une discussion (que l'on devine très animée !) se déroule entre certains conseillers et le maire. On entend même M. Avensays déclarer que "le cimetière placé là-bas serait trop loin du bourg ( à 260 mètres du bourg, il faut le lire pour le croire !), que son éloignement apporterait un trouble pénible dans toutes les familles parce que le dimanche en venant aux offices les femmes ont la consolation de venir visiter les tombes de leurs défunts. Il votera plutôt pour l'agrandissement sur la place que pour un éloignement si considérable." ( Quel homme sensible ce monsieur Avensays qui pense à ces pauvres femmes bouliacaises. J'imagine un conseiller lui faisant remarquer que les femme venant du nord de la commune pourrait trouver la consolation de leurs défunts soit à l'aller, soit au retour de la messe !)

Le maire propose alors la mise au voix de l'acceptation de ce terrain si éloigné du bourg ! Le vote à lieu au scrutin secret et donne pour 11 bulletins : 4 acceptations et 7 refus. Je vous donne ci-dessous la copie du registre montrant la violence de la réaction du maire : sa démission !

Le temps a passé !  Cinq ans plus tard, le 2 novembre 1908, Camille Hostein , maire, a toujours la question du cimetière en chantier. Il fait remarquer que l'emplacement du cimetière est très restreint, et qu'en conséquence, il "décide de ne plus accorder de concessions à perpétuité et que pour les concessions de 15 ans et de 30 ans, les concessionnaires devront en cas de déplacement du cimetière prendre à leur charge les frais de transfert."

Le 13 juillet 1913, le conseil décide de concéder, à la Société anonyme des Pompes funèbres générales le service municipal des inhumations. Toujours dans l'ancien cimetière, 12 ans après la proposition Prou !

Un espoir ? Le 7 mars 1920, M.Balzer à offert pour 2000 francs le terrain situé devant l'église. Le maire invite les conseillers à étudier cette question.

Nouvel espoir ? Le 19 septembre 1920, la proposition Balzer est oubliée au bénéfice de celle de M. Bouluguet concernant un terrain de 44 ares 40 centiares au prix de 4 000 francs. Ce terrain paraît convenir aux besoins de la commune qui connaît une moyenne annuelle de 15 décès pour 800 habitants; en outre, il est "situé dans un endroit élevé et à 100 mètres au moins des habitations, sources et puits, qu'il est exposé au nord, et que le sol d'après les fouilles qui y ont été pratiquées à une profondeur suffisante de 2 mètres." Compte tenu de ces avantages, le conseil vote l'achat de ce terrain.

Le 12 décembre 1921, le conseil prend connaissance "d'une lettre du ministère des Beaux-Arts autorisant la désaffection du cimetière entourant l'église."

Le 8 janvier 1922, le conseil est informé que la Caisse de Retraites de la Fédération Mutualiste du Sud-Ouest consent à prêter à la commune, pour 30 ans, la somme de 5 000 francs pour l'achat du terrain destiné à la translation du cimetière actuel. Mais, vu la cherté actuelle des matériaux, il décide de remettre à plus tard l'établissement du nouveau cimetière.

Rebondissement le 21 février 1922 ! Une pétition circule dans la commune et le conseil est conduit à réexaminer la question du cimetière ! Le conseil constate
  - que personne n'est venu à la mairie prendre connaissance du dossier d'enquête
- que la pétition "paraît avoir été mise en circulation par une ou plusieurs personnes pour faire échouer le dit projet"
- qu'il y a eu "non seulement pression mais même faux
- qu'il est inexact que le terrain soit constamment dans l'humidité
- que le projet antérieur n'a jamais été refusé par aucune commission
- que toutes les craintes formulées sont vaines
-que le domaine de Bellevue a été acheté pour y construire de nouvelles écoles "et que l'idée de créer contre ces dernières un cimetière n'est même pas discutable;"
Toutes ces remarques le conduisent à confirmer la décision mise en cause dans cette pétition.

Le bout du tunnel ? Le 5 août 1923, M. Bouluguet, maire, informe le conseil  que le préfet autorise la translation du cimetière et l'acquisition à cet effet du terrain appartenant aux héritiers Bouluguet. Mais, un dernier obstacle reste à franchir. Un des héritiers Bouluguet est un incapable "moralement et physiquement". Le conseil est donc obligé, en accord avec la famille, de demander que l'acquisition du terrain soit déclarée d'utilité publique. Cette demande sera acceptée et le décret transmis au conseil le 18 novembre 1923.

On avance vers le bout du tunnel. Le 31 mai 1925, le conseil vote  l'achat du terrain appartenant aux héritiers Bouluguet en vue d'établir un nouveau cimetière au prix de 4 000 francs.

On touche au but ! Le 23 août 1925, le conseil décide la mise en adjudication du mur de clôture du nouveau cimetière dont la hauteur est fixée de 1,50 mètre à 2,50 mètres suivant le prix. On fixe même le prix des concessions de terrain : à perpétuité minimum 1,50  sur 3 mètres à 100 francs le mètre carré
                                                                                                                 trentenaire minimum 2,50 sur 1 mètre à 75 francs le mètre carré
                                                                                                                 avec cadre en maçonnerie obligatoire.

Hélas! Hélas! Hélas! Le 30 mai 1926 la lecture des devis pour la clôture du nouveau cimetière fait apparaître une dépense de 59 000 francs (pour un terrain acheté 4 000 francs !!!). Devant l'énormité de cette dépense le conseil décide de mettre à l'étude un autre emplacement qui serait moins onéreux pour les finances communales. Rappelez-vous : la proposition Prou de 1901 a 25 ans ! Le dortoir des morts est toujours près de l'église !!!

Le 6 juin 1926, le conseil apprend que M. Crémier refuse de vendre à la commune son terrain de la Patte en vue de l'établissement du nouveau cimetière. Après avoir constaté que la commune ne peut engager une dépense de 60 000 francs pour le terrain Bouluguet "hors de proportion avec les ressources de la commune". Le conseil constate qu'il est urgent de rechercher un nouveau terrain !

Le 5 décembre 1926 prend connaissance du procès-verbal d'enquête que vient de lui remettre M. Fernand Serre, commissaire enquêteur nommé par le préfet.
Le conseil "maintient l'avis qu'il a formulé par sa délibération du 20 juin 1926 indiquant les motifs militant en faveur du terrain choisi pour la translation du cimetière.

Le temps passe, le mur de l'ancien cimetière continue sa dégradation . Alors le conseil décide, le 20 mars 1927, de confier à M. Serre une réparation "au moyen d'une barrière en planches".

On repart ! Le 19 mai 1927 les plans et devis établis par l'architecte J. Tussau font apparaître une dépense totale de 50 984,12 francs. Le projet est adopté à l'unanimité et le conseil décide  "qu'une adjudication publique sera ouverte pour les travaux à exécuter au rabais en eu seul lot ", cette adjudication étant fixée au 25 juin prochain.

Le 26 juin 1927, on fignole ! Le pan du cimetière est adopté et affiché, il comportera des numéros de série et chaque carreau des séries sera numéroté et inscrit sur un registre spécial. On ,ajoute la construction d'un dépositoire carré de 3m x3 avec étagères à tarif progressif de 6 mois en 6 mois.

Les derniers détails ! Le 20 septembre 1927, le conseil ajourne la construction du dépositoire et de l'abri projetés, accepte la construction de la resserre des outils du fossoyeur et convoque les propriétaires de caveaux le 9 octobre 1927. Le 9 octobre 1927, il décide la construction d'un abri à condition que la dépense n'excède pas 2 000 francs. Il fixe le prix des concessions perpétuelles, trentenaires et temporaires( pour une durée de 15 ans maximum). Le 29 octobre 1927, il est décidé de réserver une partie du nouveau cimetière exclusivement aux concessions données avec l'obligation de bâtir et d'obliger les bénéficiaires de concessions non bâties à entourer leur terrain  d'une bordure en matériaux durs afin d'éviter la descente de la terre sur les allées.

Le 9 octobre 1927, le conseil attribue la construction d'un abri à M. Serre qui a présenté un devis de 2000 francs alors que M. Grenier proposait une dépense de 2549 francs. La surveillance des travaux est confiée à M. Maurac. En outre, "le conseil décide la construction d'une citerne dans le nouveau cimetière et confie l'exécution de ce travail à Monsieur L. Brochard dont le devis est le plus avantageux."

Le 30 octobre 1927, le conseil décide la construction par souscription d'un monument et tombeau pour les soldats morts pour la patrie. Il délègue M. Fargues et Maurac pour assister le maire dans la réception des travaux exécutés par M Vialla.
"Il est décidé que le terrain réservé au milieu du cimetière sera affecté à la construction d'un caveau où seront inhumés les militaires de tous les grades, morts pour la France ou au service de la patrie. Un monument sera érigé sur le dit caveau à la mémoire des enfants de Bouliac tombés au champ d'honneur pendant la grande guerre. Une souscription sera ouverte pour couvrir les frais de construction."

Il fixe les tarifs pour la translation des corps au nouveau cimetière et le règlement pour les constructions des caveaux.

Quelques problèmes restent à résoudre. Le le 8 janvier 1928. M. Dufau demande par lettre l'inhumation du corps de sa fille dans son caveau or ce caveau n'a pas été construit conformément aux règles reproduites ci-dessus. L' autorisation demandée exigerait la modification du règlement antérieur. Une discussion difficile débouche sur la mise au voix de la proposition suivante : "Y-a-t-il lieu de modifier le règlement actuel du cimetière ou de le maintenir ?" Sept conseillers ont voté pour le maintien et un a voté contre.  Le 12 février, le conseil prend connaissance des infiltrations d'eau dans les caveaux en cours de construction et décide que momentanément l'accès des charrettes et du corbillard dans le cimetière est interdit et que la modification du règlement est ajournée à quinzaine.
Le 26 février 1928, les règles de construction des caveaux sont modifiées : ils seront construits à 1,20 m au dessous du sol, 0,80 mètre en dessus; épaisseur du mur en  ciment non armé 0,30 mètre, en ciment armé 0,20 mètre.

Le même jour, le conseil vote le payement du solde de construction du mur du cimetière à M. Viala et des honoraires de l'architecte et prend connaissance du projet de règlement général du cimetière, des concessions, des inhumations et du service extérieur des Pompes funèbres. Ce projet est adopté à l'unanimité et sera envoyé à la Préfecture pour approbation.

 

Le 26 août 1928, le montant des travaux (17 500 francs) pour la construction du monuments aux morts est jugé trop élevé par le Conseil qui demande des modifications de façon à ramener la dépense à 8 000 francs. Le 13 janvier 1929, le conseil décide d'accorder l'adjudication du Caveau des Militaires à Louis Brochard pour 7843 f contre 8200 f pour M. Lavandier de Floirac. La souscription des habitants de Bouliac s'élevant  à 3125 la charge de la commune s'élèvera à 3218 f 35. Le conseil décide la vente des bois destinés à la translation des corps de l'ancien cimetière au prix de 500 francs le mètre cube pour les bois neufs et de 300 francs le mètre cube pour les bois usagés.
Le 25 mai 1930 le conseil décide le transfert des corps des militairs au tombeau du nouveau cimetière le plus tôt possible et charge le maire et M. Forgues d'en assurer l'exécution. La liste des soldats devant y être inhumés est la suivante : Cazeaux, Camicas, Sarrazin, Dubo, Sabrou, Guimberteau, Gassies, Dubernet, Ducellier, Barsac.

C'est fini !!! le premier mai 1930

Après vingt-huit ans de difficultés, d'affrontements, de tensions, le nouveau "dortoir des morts" va recevoir les corps des bouliacais ! En effet, le 17 novembre 1929, "Le Conseil  décide qu'à partir du 1er mai prochain il ne sera plus fait aucune inhumation dans l'ancien cimetière." Il décide également que les frais de transfert des corps et des matériaux des caveaux sont à la charge de la commune et fixe l'indemnité forfaitaire pour la translation des corps et caveaux à 200 francs pour les caveaux de 2 mètres et à 300 francs pour ceux de 3 mètres. Quant au monument aux soldats, il "servira provisoirement de dépositoire et y seront inhumés les soldats morts à la guerre ou à la suite de blessures ou de maladies en provenant ainsi que les soldats morts pendant leur service actif."

 

Nous sommes après 1930, vraisemblablement dans les années quarante.

Le cimetière ancien a disparu. Les enfants de l'école (invisible à droite) peuvent venir jouer et chercher sur le sol molaires, canines et  incisives qui ont été dispersées lors du transfert des tombes au cimetière nouveau,en 1929.

Au chevet, on distingue la curieuse croix qui actuellement décore le panneau gauche de l'entrée du nouveau cimetière

Sur cette carte postale du début du XXème, on distingue la partie ouest du mur avec son portail d'entrée.

 

 

Avant 1930 : à gauche, on voit le mur d'enceinte de l'ancien cimetière avec sa porte d'entrée.

En 1930, ce jeune couple quitte l'église par la porte nord en longeant le mur d'enceinte de l'ancien cimetière.

Carte postale antérieure à 1930. A droite du porche, on distingue le mur du cimetière appuyé au mur sud de l'église. A gauche,  on devine le mur du cimetière appuyé au mur nord de l'église et au mur sud de l'école. Après le transfert du cimetière, l'espace compris entre l'école et l'église deviendra la cour de l'école.

A gauche :A l'intérieur du cimetière en 1881
A droite : A l'extérieur du cimetière avant 1930

 

 Une belle carte postale, antérieure à 1930, qui montre le mur d'enceinte, une vierge nichée dans le mur, une fontaine municipale et la grande croix de fer placée près de l'abside.

 

CIMETIERE DE BOULIAC
INSEE 33065
CODE POSTAL 33270
ADRESSE : 31 route de la belle étoile 

Relevé réalisé par Rémi Milberg sur le régistre communal de 1931 à 2005

En rouge : la premère inhumation , le 21 février 1930. 

TOMBE

FAMILLE

NOM

PRENOM

EPOUSE

NAISSANCE

DECES

INHUMATION

 

 

 

 

 

 

 

 

Série1/ 1

PANCHAUD/BOUC

PANCHAUD

Bertrand

 

 

 

08.02.1931

 

 

PANCHAUD

Antoine

 

 

 

25.10.1939

 

 

BOUC

Joseph

 

 

 

13.11.1951

 

 

BOUC

Marie

PANCHAUD

 

 

18.02.1971

 

 

BOUC

Thérèse

 

 

 

12.11.1983

S1/1B

PANCHAUD/BOUC

BOUC

René

 

 

 

29.01.1974

S1/2

PLASSAN/PIPAT/BARBE

PLASSAN

Bernard

 

 

 

25.12.1933

 

 

CREMIER

Jean

 

 

 

31.01.1943

 

 

VIDEAU

Jeanne

CREMIER

 

 

31.03.1965

 

 

BARBE

Alfred

 

 

 

30.12.1982

 

 

CREMIER

Marguerite

PIPAT

21.12.1908

 

28.02.1994

S1/3

LAMIOTTE/CHARLES

CHARLES

J-François

 

 

 

21.02.1930

 

 

CHARLES

Jeanne

 

 

 

16.10.1958

 

 

LAMIOTTE

Jean

 

 

 

26.01.1966

 

 

LAMIOTTE

Simone

 

 

 

13.10.1995

S1/4

FORGUES/PAVIN/BARRERE

BARRERE

Anne

FORGUES

 

 

18.02.1936

 

 

PATE

Antoine

 

 

 

26.11.1937

 

 

FORGUES

?

 

 

 

13.11.1939

 

 

BARRERE

Jean

 

 

 

10.01.1942

 

 

DUMAS

Marie

 

 

 

23.03.1947

 

 

PAVIN

J-Pierre

 

 

 

15.01.01

S1/5

LARQUEMIN/REYT

REYT

Pierre

 

 

 

10.09.1944

 

 

LASSALLE

Eugénie

REYT

 

 

08.05.1951

S1/6

CASTAIGNET/BENEZET

BENEZET

Rose

 

 

 

1982

 

 

BENEZET

M-José

 

 

 

12.01.2004

 

 

QUINCY

Cloet

 

 

 

08.01.2005

S1/7

BRUN/BARSAC

BARSAC

Alexandre

 

 

 

08.07.1940

 

 

BAROS

Elisabeth

BRUN

 

 

02.06.1966

 

 

BRUN

Armand

 

 

 

27.03.1968

 

 

DI CHARRY

M-claude

LABORDE

 

 

30.01.1976

S1/8

CAMY/LAGARDERE

CHOLET

Eugénie

 

 

 

24.11.1965

 

 

RIEU

Madeleine

 

 

 

23.02.1974

S1/9

VIDEAU

VIDEAU

Mathurin

 

 

 

18.01.1935

 

 

DAVERAT

Jeanne

VIDEAU

 

 

03.12.1959

 

 

CREMIER

Jean

 

 

 

03.02.1978

 

 

VIDEAU

Madeleine

BROCHARD

 

 

09.08.1980

 

 

PIPAT

Robert

 

 

 

03.01.1985

 

 

PIPAT

Marguerite

 

 

 

28.02.1994

 

 

BROCHARD

GUY

 

 

 

01.04.1903

S1/10

CREMIER

PHILIPPEAU

Jeanne

BERTRAND

 

 

13.05.1936

 

 

CREMIER

Bertrand

 

 

 

07.01.1942

 

 

TROCARD

Marie

PETIT

 

 

06.12.1947

 

 

GIRARD

Anne

TROCARD

 

 

15.12.1947

 

 

TROCARD

Pierre

 

 

 

02.04.1950

 

 

CREMIER

P-Albert

 

 

 

17.02.1975

 

 

CREMIER

Claire

 

 

 

18.01.1991

S1/11

FERAL/POURTANEL

VENANCIE

Marguerite

POURTANEL

 

 

03.06.1948

 

 

POURTANEL

Germain

 

 

 

17.03.1956

 

 

FERAL

Max

 

 

 

27.05.1964

 

 

POURTANEL

Jean

 

 

 

14.11.2003

S1/12

LACOMBE

LACOMBE

Louis

 

 

 

15.03.1939

 

 

MARQUETTE

Catherine

 

 

 

16.09.57

 

 

LACOMBE

Pierre

 

 

 

11.02.1975

 

 

GARDERE

?

LACOMBE

 

 

08.02.1990

S1/13

BASTIN/DAOUX

DAOUX

Catherine

 

 

 

21.01.1940

 

 

DEFOURT

Joséphine

WISIMUS

 

 

20.01.1952

 

 

WISIMUS

J-Alex

 

 

 

17.12.1953

 

 

CRAUCK

M-Louise

DESRUENNES

 

 

23.07.1958

 

 

BASTIN

Alexis

 

 

 

20.08.1962

 

 

DESRUENNES

Gustave

 

 

 

28.11.1963

 

 

DESRUENNES

Bernard

 

 

 

22.08.1970

 

 

ROUZIES

Roger

 

 

 

09.03.1973

 

 

ROUZIES

Ulysse

 

 

 

09.05.1974

 

 

DESRUENNES

Renée

 

 

 

08.03.1991

 

 

 

 

 

 

 

 

Série1B/1

 

 

 

 

 

 

 

S1B/2

ROY

ROY

Michel

 

 

 

26.10.1990

S1B/3

FERREIRA

FERREIRA

Raymond

 

 

 

10.04.1988

 

 

FERREIRA

Jeanne

 

 

 

28.02.1939

 

 

FERREIRA

Salvador

 

 

 

07.08.1972

S1B/4

 

 

 

 

 

 

 

S1B/5

SEYNAT/LLORCA

LLORCA

Albert

 

 

 

22.03.1988

 

 

LLORCA

Odette

 

 

 

13.11.1993

S1B/6

CLEMENT/AUDUREAU

AUDUREAU

Clément

 

 

 

1987

 

 

AUDUREAU

Edmond

 

 

 

05.02.1993

 

 

DYLAN

Kelly

 

 

 

28.05.2001

 

 

MARTIN

Madeleine

 

 

 

10.07.2003

S1B/7

MITARD

MITARD

Anne

 

 

 

23.07.1992

 

 

MITARD

André

 

 

 

07.04.1992

 

 

MITARD

Christian

 

 

 

17.07.2004

S1B/7B

CASTAGNET/BRUN

CASTAGNET

Raymonde

 

 

 

1930

 

 

BRUN

Pierre

 

 

 

31.05.2003

S1B/8

FRIEDE

 

 

 

 

 

 

S1B/9

 

 

 

 

 

 

 

Série2/1

TURROQUES

TURROQUES

Félix

 

 

 

21.08.1934

 

 

VIAL

Antoinette

TURROQUES

 

 

04.09.1939

 

 

TURROQUES

Henri

 

 

 

28.02.1951

 

 

TURROQUES

Simone

 

 

 

20.10.1954

 

 

TURROQUES

Roger

 

 

 

20.07.1963

S2/2

RICHARD

RICHARD

Pierre

 

 

 

29.08.1947

 

 

LISSARAGUE

Delphine

 

 

 

05.11.1971

 

 

FILLAUT

Ferdinande

RICHARD

 

 

13.09.1978

 

 

RICHARD

Roger

 

 

 

24.04.1992

S2/3

HELIOT

LAGUILLON

Anna

RIGAUDIERE

 

 

23.11.1971

 

 

FOUYOU

Marc

 

 

 

23.111971

 

 

DINAND

Louis

 

 

 

19.09.1979

 

 

HELIOT

Francis

 

 

 

19.05.1988

 

 

HELIOT

Pierre

 

 

 

25.01.1997

S2/4

ARMAND/DROUINEAU

 

 

 

 

 

 

S2/5

LAPIERRE/DESCOUBES

LAPIERRE

Jean

 

 

 

14.05.1944

 

 

BASTERRE

Paula

LAPIERRE

 

 

11.11.1956

 

 

DESCOUBES

Jeanne

LAPIERRE

 

 

24.05.1957

 

 

LAPIERRE

Jean

 

 

 

14.06.1975

S2/6

ROUMILLEAU/COURIBEAU

COURIBEAU

Pierre

 

 

 

16.03.1948

 

 

AVANSAIL

Catherine

COURIBEAU

 

 

12.01.1949

 

 

REVENU

P-Ernest

 

 

 

09.12.1963

 

 

COURIBEAU

J-Gaston

 

 

 

26.12.1965

 

 

COURIBEAU

Jeanne

ROUMILHAC

 

 

22.03.1977

 

 

BISARO

Yvonne

COURIBEAU

 

 

11.04.1980

 

 

REVENU

Julien

 

 

 

08.05.1981

S2/7

JACQUART/ROUSSEAU

JACQUART

Denise

 

 

 

14.02.1946

 

 

BERTRAND

Julia

JACQUART

 

 

06.06.1961

 

 

JACQUART

Gustave

 

 

 

14.08.1962

S2/8

THIBEAU/BERNARD

THIBEAU

J-André

 

 

 

18.03.1932

 

 

ROBERT

Jeanne

THIBEAU

 

 

30.03.1941

 

 

THIBEAU

Henri

 

 

 

14.08.1941

 

 

BERNARD

Mathieu

 

 

 

15.02.1956

 

 

PIERRE

Marie

BERNARD

 

 

22.09.1964

 

 

THIBEAU

R-Pierre

 

 

 

07.11.1968

 

 

DAVID

Odette

BERNARD

 

 

16.01.1976

 

 

BERNARD

Jean

 

 

 

11.05.1976

 

 

THIBEAU

M-Jeanne

 

 

 

20.11.1992

S2/9

PAPON

 

 

 

 

 

 

S2/9B

BASTIN

BASTIN

Henri

 

 

 

12.01.2004

S2/10

SOUBISE

SOUBISE

Laurent

 

 

 

20.02.1964

S2/11

BROUSSE/MOINARD

BROUSSE

Pierre

 

 

 

17.10.1947

 

 

MORINET

Adeline

MOINARD

 

 

22.01.1964

S2/12

 

 

 

 

 

 

 

S2/13

MARTIN

 

 

 

 

 

 

S2/14

GARCEZ/LUCAS

 

 

 

 

 

 

Série3A/1

BUREAU/CREMIER

MOREZE

Pétronille

AVANSAYS

 

 

07.05.1930

 

 

AVANSAYS

Magdeleine

 

 

 

18.12.1939

 

 

AVANSAYS

Catherine

 

 

 

21.02.1940

 

 

CREMIER

Pierre

 

 

 

17.12.1944

 

 

BUREAU

Aristide

 

 

 

09.06.1950

 

 

BUREAU

P-Abel

 

 

 

08.09.1950

 

 

VALLEAU

René

 

 

 

29.12.1950

 

 

VALLEAU

Madeleine

BUREAU

 

 

02.06.1998

S3A/2

BAROS

 

 

 

 

 

 

S3A/3

CASTAING

 

 

 

 

 

 

S3A/4

TREPAUT

 

 

 

 

 

 

S3A/5

BROCHARD

 

 

 

 

 

 

S3A/6

FONTEILLE

CAPBLANQUET

Germaine

 

 

 

09.07.1938

S3A/7

SERRE JEAN

 

 

 

 

 

 

S3A/8

 

 

 

 

 

 

 

S3A/9

AUDUREAU

AUDUREAU

Henriette

 

 

 

15.01.1992

 

 

AUDUREAU

Jean

 

 

 

1993

S3A/10

RAMON

 

 

 

 

 

 

S3A/11

PATE/RENOUIL

PICHET

Micheline

 

 

 

22.07.1996

 

 

RENOUILL

?

PICHET

 

 

21.12.1999

 

 

PICHET

Félisa

 

 

 

23.07.2001

 

 

PICHET

Jean

 

 

 

19.03.2003

S3A/11B

MASSIF

 

 

 

 

 

 

S3A/12

GRENIER

 

 

 

 

 

 

S3A/13

DUPRAT

 

 

 

 

 

 

S3A/14

PICHELON

 

 

 

 

 

 

S3A/15

CASTERAN

 

 

 

 

 

 

S3A/16

GAUTIER

 

 

 

 

 

 

S3B/17

RONDARD

RONDARD

Anastasie

 

 

 

04.01.1959

 

 

RONDARD

Gabriel

 

 

 

29.06.1964

 

 

MARTIN

Timothé

 

 

 

14.04.1973

 

 

RUIZ

Casimira

MARTIN

 

 

05.05.1980

 

 

REGNIER

Germaine

 

 

 

27.04.1983

S3B/18

DUPIN

LAMARQUE

Zélia

DUPIN

 

 

09.10.1937

S3B/19

 

 

 

 

 

 

 

S3B/20

JONC

 

 

 

 

 

 

S3B/21

 

 

 

 

 

 

 

S3B/22

 

 

 

 

 

 

 

S3B/23

BRISSON

 

 

 

 

 

 

S3B/24

DUFOURET/GAS

 

 

 

 

 

 

S3B/25

CAMI-LIN

BERNARD

Raymond

 

 

 

19.03.1968

 

 

CAMI-LIN

André

 

 

 

03.07.1978

 

 

CAMI-LIN

A-Marie

 

 

 

11.07.1998

S3B/26

GREGOIRE/BASSETERRE

BASSETERRE

Catherine

GREGOIRE

 

 

07.01.1962

 

 

GREGOIRE

Pierre

 

 

 

21.11.1965

 

 

LACAZE

Annie

GREGOIRE

 

 

04.05.1988

 

 

LACAZE

Achille

 

 

 

25.04.1967

S3B/27

 

 

 

 

 

 

 

S3B/28

 

 

 

 

 

 

 

S3B/29

TREPAUT

 

 

 

 

 

 

S3B/30

DOUAT

 

 

 

 

 

 

S3B/31

DUBOURG

 

 

 

 

 

 

S3B/32

MOLINIER

 

 

 

 

 

 

S3B/33

IRMA/MOLINIER

 

 

 

 

 

 

S3B/34

 

 

 

 

 

 

 

S3B/35

 

 

 

 

 

 

 

Série4/1

BUGAT/DUFEAU

PABUREAU

Anne

DUFEAU

 

 

15.09.1951

 

 

BUGAT

J-Marie

 

 

 

23.04.1946

 

 

DUFEAU

Pierre

 

 

 

25.02.1958

S4/2

DUPUCH

 

 

 

 

 

 

S4/2B

SINGLAR

SINGLAR

Léon

 

 

 

08.07.1992

 

 

SINGLAR

Mauricette

 

 

 

21.11.2002

S4/3

SERBETOT

 

 

 

 

 

 

S4/4

DUBANT

DELAGE

Marie

 

 

 

12.07.1954

 

 

DELAGE

Barthélemy

 

 

 

05.05.1979

S4/5

POURTANEL

 

 

 

 

 

 

S4/6

GLAYAU

GLAYAU

Jean

 

 

 

10.08.1955

 

 

GLAYAU

Jeannine

 

 

 

10.08.1955

 

 

QUIERS

Eugénie

GLAYAU

 

 

06.12.1973

S4/6B

MUSSET

MUSSET

Jean

 

 

 

08.07.1983

 

 

MUSSET

Incarnation

 

 

 

26.11.1994

S4/7

BAYLE

BAYLE

Séraphin

 

 

 

26.07.1957

 

 

BAYLE

René-Claude

 

 

 

22.08.1957

 

 

BOISSELIER

Marie

BAYLE

 

 

18.03.1970

S4/7B

CLAVEAU

CLAVEAU

Marcel

 

 

 

15.03.1977

 

 

PONTERIE

Raymond

 

 

 

02.06.1977

 

 

CLAVEAU

Armandine

 

 

 

11.10.1995

 

 

PONTERIE

Georgette

 

 

 

14.05.2003

S4/8

HARTMANN/GIRAUD

HARTMANN

Charles

 

 

 

08.09.1961

 

 

GIRAUD

M-Louise

HARTMANN

 

 

11.05.1979

S4/8B

GLATAU

RECAPPE

Jeanne

GLAYAU

 

 

 

S4/9

BLANCHARD

 

 

 

 

 

 

S4/10

DAVID

DAVID

J-Pierre

 

 

 

20.12.1962

 

 

MODET

Elisabeth

ABOS

 

 

11.01.1964

 

 

MEYNOT

Marie

 

 

 

28.09.1967

 

 

DUCOUX

?

 

 

 

09.09.1982

S4/11

GUERIN

GUERIN

Alphonse

 

 

 

04.02.1943

 

 

GUIGNIER

Simone

GUERIN

 

 

16.03.1983

S4/1B

ROUZIE

DELAS

Jeanne

ROUZIER

 

 

16.08.1972

 

 

ROUZIER

Albert

 

 

 

29.09.1979

S4/2B

SINGLAR

 

 

 

 

 

 

S4/3B

GUTERRIEZ

ARAUD

Jesusa

GUTERRIEZ

 

 

04.06.1972

 

 

GUTERRIEZ

Louisa

BALLION

 

 

24.06.1987

 

 

GUTERRIEZ

Amélie

 

 

 

23.09.1997

 

 

 

 

 

 

 

 

S4/4B

ETCHELECOU

 

 

 

 

 

 

S4/5B

LAMARRE

LAMARRE

Olivier

 

 

 

23.02.1973

S4/6B

MUSSET

 

 

 

 

 

 

S4/7B

CLAVEAU/PONTERIE

 

 

 

 

 

 

S4/7T

FERNANDEZ

FARGUE

Raymonde

 

 

 

02.03.1993

 

 

 

 

 

 

 

 

S4/13B

MENGIES

 

 

 

 

 

 

S4/14

LEROY

 

 

 

 

 

 

S4/15

FAUCHON

 

 

 

 

 

 

S4/16

BROLLARD

 

 

 

 

 

 

S4/18A

DUBERNARD

DUBERNARD

Yvan

 

 

 

28.12.1999

S4/19

RODRIGO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S4/21

PONTERIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Série5/1

DUPUCH/ROUZIES

DUPUCH

Joseph

 

 

 

17.09.1932

 

 

DUPUCH

Catherine

 

 

 

09.12.1939

S5/2

LAVRAIE/LABORDE

LABORDE

Georges

 

 

 

21.06.1987

 

 

LAVIEILLE

Odette

LABORDE

 

 

07.04.1987

 

 

LABORDE

Michel

 

 

 

30.03.1988

 

 

LABORDE

J-Claude

 

 

 

30.03.1988

S5/3

MAUMELAT

GOSSELAN

Marie

MAUMELAT

 

 

01.08.1958

 

 

MAUMELAT

Pierre

 

 

 

15.01.1963

 

 

MAUMELAT

Pierre

 

 

 

18.04.1973

 

 

MAUMELAT

Marcelle

 

 

 

1989

 

 

MAUMELAT

M-Yvette

 

 

 

23.02.1995

S5//4

DUMON

BAUDET

Marie

DUMON

 

 

04.08.1962

 

 

DUROU

Thérèse

 

 

 

09.12.1995

 

 

DUROU

J-Pierre

 

 

 

03.04.1998

S5/5

LAFARGE/GUICHENE

GUICHENE

Jean

 

 

 

16.03.1960

 

 

HELLIESEN

Anna

LAFARGE

 

 

21.12.1981

 

 

FERRE-SEDO

Joachim

 

 

 

14.10.1985

 

 

LAFARGE

Guy

 

 

 

03.02.2000

S5/6

BRANDISSOU

BRANDISSOU

Léon

 

 

 

05.03.1961

 

 

BRANDISSOU

Marcelline

 

 

 

30.03.1962

 

 

MARBOUTIN

Irma

 

 

 

02.03.1966

 

 

SORAITHS

Jeanne

BRANDISSOU

 

 

15.11.1974

 

 

BRANDISSOU

J-François

 

 

 

01.11.1974

 

 

BRANDISSOU

Gaston

 

 

 

16.12.1988

 

 

BRANDISSOU

Georges

 

 

 

08.06.2001

S5/6B

COUSIN/ROUX

COUSIN

Jean

 

 

 

18.05.1963

 

 

COUSIN

Jeanne

 

 

 

19.06.1982

 

 

ROUX

Kléber

 

 

 

10.12.1983

 

 

ROUX

Marcelle

 

 

 

31.01.2001

S5/7

 

 

 

 

 

 

 

S5/7B

BERNARD

CAPDEVIEILLE

Renée

 

 

 

29.04.1992

 

 

BERNARD

Xavier

 

 

 

29.04.1992

S5/8

ROQUELAURE

ROQUELAURE

P-André

 

 

 

19.01.1963

 

 

ROQUELAURE

Gustave

 

 

 

13.04.1957

 

 

ROQUELAURE

Thérèse

 

 

 

17.10.1975

S5/9

GRANVALET

GRANVALET

Pierre

 

 

 

04.01.1954

 

 

GRANVALET

Anna

 

 

 

30.12.1983

S5/10

NAUD/GUILBERT

LAFONTAINE

Catherine

NAUD

 

 

10.11.1954

 

 

NAUD

Pierre

 

 

 

21.11.1970

 

 

GUINOBERT

Edmond

 

 

 

30.03.1981

 

 

GUINOBERT

Marie

 

 

 

12.06.1999

S5/11

BRISSON/MAURIAC

BRISSON

Pierre

 

 

 

05.07.1929

 

 

MAURIAC

Jean

 

 

 

02.09.1954

 

 

AVANSAYS

Jeanne

 

 

 

30.10.1963

 

 

DUFOURET

Jean

 

 

 

30.08.1965

 

 

AVANSAYS

Jean

 

 

 

28.07.1966

 

 

BRISSON

M-Louise

 

 

 

15.10.1974

 

 

BRISSON

Odette

PAILLAC

 

 

13.09.1977

 

 

BRISSON

Marthe

DUFOURET

 

 

26.01.1984

 

 

PAILLAC

René

 

 

 

13.12.1994

 

 

CAILLOU

André

 

 

 

26.09.1995

S5/12

BAROS/GOURGES

GOURGES

Marie

BARIOS

 

 

16.08.1932

 

 

FILLAUT

Jean

 

 

 

01.02.1949

 

 

BAROS

Henri

 

 

 

24.09.1951

 

 

BAROS

Pierre

 

 

 

14.12.1962

 

 

FILLAUT

Renée

BAROS

 

 

07.02.1987

S5/13

COURIBEAU

COURIBEAU

Georges

 

 

 

23.03.1971

 

 

LABAT

Noel

 

 

 

07.02.1998

S5/14

DUFEAU

DUFEAU

Jean

 

 

 

18.04.1953

 

 

CREMIER

Elisabeth

DUFEAU

 

 

17.08.1979

 

 

DUFEAU

Pierre

 

 

 

19.10.1994

 

 

DUFEAU

Jeanne

 

 

 

07.02.2002

S5/14B

DUMAITRE

DUMAITRE

André

 

 

 

13.12.2004

S5/15

DELMAS

PALLARUELLE

Trinité

DELMAS

 

 

23.01.1946

 

 

DELMAS

Evariste

 

 

 

02.01.1964

 

 

GABAS

Evariste

 

 

 

19.03.1981

 

 

DELMAS

Joseph

 

 

 

17.06.1995

 

 

DELMAS

Eusébio

 

 

 

24.02.1996

 

 

 

 

 

 

 

 

S5B/5

RENVERSADE

 

 

 

 

 

 

S5B/6

DEGAIL

 

 

 

 

 

 

S5B/7

DE GORDON/CLAIR

CLAIR

Solange

 

 

 

18.07.1995

 

 

DE GORDON

André

 

 

 

13.05.1997

S5B/8

MOLL

MOLL

Jeanne

 

 

 

02.09.2002

Série6/1

BOULUGUET/VILLELIGOUX

BOULUGUET

J-Marie

 

 

 

31.08.1932

 

 

VILLELIGOUX

Jean

 

 

 

01.03.1933

 

 

PANCHAUD

Jeanne

 

 

 

18.01.1951

 

 

BOULUGUET

J-Eugène

 

 

 

06.05.1951

 

 

PANCHAUD

Jeanne

SERRE

 

 

08.04.1956

 

 

PANCHAUD

Marthe

BOULUGUET

 

 

06.10.1975

 

 

CAILLET

Charles

 

 

 

29.05.1983

 

 

BOULUGUET

?

CAILLET

 

 

29.05.1983

 

 

SERRE

Jean

 

 

 

24.09.1990

 

 

SERRE

Germaine

 

 

 

12.11.1996

S6/2

NABONNE